Le tribunal de grande instance de Dakar condamne 3 trafiquants à 6 mois de prison ferme avec 7 millions de dommages-intérêts payables solidairement pour détention, circulation et commercialisation de 2 pélicans blancs, 10 tortues et 4 perroquets gris ‘’timnehs’’ ; des espèces animales intégralement protégées par la Convention de Washington et le code sénégalais de la chasse et de la protection de la faune.
La décision aurait pu être plus sévère si le juge avait bien pris en compte le cas de vol dans cette affaire. Pourtant, devant la barre, l’avocat de la Partie Civile, Maitre Bamba CISSE, avait bien demandé au parquet la requalification des infractions en vol et, n’a ni été suivi par le Procureur ni par le Président du Tribunal.
Tout est parti au mois de septembre dernier, lorsqu’un grand dealer, Abdoul Aziz SALL, impliqué dans un vaste réseau de trafic international d’espèces animales intégralement protégées était arrêté en possession de 700 perroquets dont 109 perroquets gris ‘’timnehs’’ et jugé par ce même tribunal. Après avoir bénéficié d’une transaction sur les infractions relatives à la faune, il a été condamné à 03 mois de sursis concernant les infractions de droit commun pour utilisation de faux documents.
Les perroquets saisis de Abdul Aziz Sall étaient placés dans une volière établie au parc de ‘’Hann’’, pour leur réhabilitation, sous le contrôle des agents des eaux et forêts qui recevait l’appui de WOLRD PARROT TRUST (WPT) une ONG internationale, en contrepartie du contrôle.
Plus tard, 4 de ces perroquets gris saisi chez Aziz Sall, bagués et placés dans cette volière ont été retrouvés lors de l’arrestation de Moustapha DIOP, un trafiquant des trois trafiquants, qui affirme les avoir reçus d’un autre trafiquant, lequel les avait achetés au Parc de ‘’Hann’’ ; motifs suffisants pour que le commandant des Eaux et Forêt, représentant la partie civile, demande, à la barre, au juge, de poursuivre toute la chaine de responsabilité et interroger l’agent des eaux et forêts en charge de l’entretien de la volière.
S’il y a dans cette affaire une décision de justice notoire, il faut aussi soutenir que la justice sénégalaise n’a pas encore sanctionnée les vrais responsables qui devraient être recherchés du côté de l’Administration des Eaux et forêts officiant au parc.
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