Du 06 au 09 juillet 2021, lors d’un atelier national à Mamou, quatre-vingt-cinq fonctionnaires de la chaîne pénale en charge de l’application des lois ont été formés sur le phénomène de la criminalité organisée sur les espèces et les forêts.
Avec l’appui de WARA, la Guinée a été le premier pays en Afrique de l’Ouest à s’engager dans le combat contre le commerce illégal international des espèces sauvages en 2011. Une action sans relâche a permis d’obtenir de nombreux résultats. Bien que les besoins restent importants pour continuer à relever les défis, la Guinée possède aujourd’hui une longue expérience et reste le pays leader de la région en la matière.
Les résultats dans cette lutte ont été obtenus par la cellule nationale de répression de la criminalité environnementale, formée en 2011 et composée de l’ONG WARA et des points focaux nationaux désignés par chaque ministère concerné (Justice, Environnement, Sécurité-Interpol, douanes). Cette cellule nationale interministérielle est l’unité opérationnelle qui combat cette criminalité depuis 10 ans sur le terrain et continue son action. Elle transmet actuellement son savoir-faire et son expertise, à travers une série de formation, à la nouvelle Brigade Nationale de lutte contre les crimes sur la faune et la flore crée par le MEEF fin 2019 et composé de 180 agents déployés sur le territoire, ceci ouvre une nouvelle ère dans ce combat.
L’ONG WARA et la fondation WCF ont initié une série de trois atelier nationaux de formation qui se déroulent en 2021 avec l’appui de leurs partenaires financiers et en collaboration avec le Ministères de la Justice et de l’Environnement (MEEF) pour accroître la capacité nationale dans la répression de la criminalité transnationale liée aux espèces sauvages et aux forêts.
L’objectif est de renforcer les capacités de plus de 250 fonctionnaires en charge de l’application des lois lors de ces formations, et en priorité celles de la Brigade Nationale.
Un total de 85 fonctionnaires a été formés à travers ce premier atelier. Les participants étaient des magistrats, des agents de la Brigade Nationale, des agents l’Office guinéen des Parcs et Réserve (OGPR) et des cantonnements forestiers des régions administratives de Mamou, Labé et Boké.
Pour lire le rapport de formation illustré cliquez ici.
Les prochains ateliers se dérouleront en octobre et novembre.
Ces ateliers font suite à deux ateliers du même type réalisés par WARA à Mamou et Labé en décembre 2019 et qui ont permis de former à l’époque 90 magistrats et officiers de la Brigade Nationale de lutte contre les crimes sur la faune et flore.
Les résultats attendus de ces formations sont :
Lors de l’atelier WARA a fait une dotation en paires de menottes à la Brigade Nationale dans l’objectif de soutenir les opérations d’arrestations et de répression du trafic de faune et de bois sur le territoire. L’ensemble de la Brigade sera dotée en paires de menottes par WARA. La présentation sur les opérations d’arrestation a été suivie par une démonstration de techniques d’interpellation rapide, d’utilisation et maniement des menottes par la fondatrice et directrice exécutive.
Lors de ces ateliers les participants sont notamment formés sur les thèmes suivants :
1- Lutte contre la criminalité liée les espèces sauvages : liens avec les autres crimes organisés et le terrorisme, modèles et expérience en Guinée, défis et obstacles, les types de trafic en Guinée, les modes opératoires, l’application de la loi ;
2- Succès stories, acquis et résultats, l’expérience de la Guinée après 10 ans de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages ;
3- Stratégie régionale de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique de l’Ouest (SLCES) de la CEDEAO ;
4- Collaboration institutionnelle et internationale dans la répression de la criminalité organisée liée aux espèces sauvages ;
5- Convention CITES : rôle et fonctionnement – courte vidéo sur les espèces ;
6- Nouveau code de faune guinéen : les dispositions qui répriment & le rôle du magistrat dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages ;
7- Code forestier guinéen : les dispositions qui répriment
8- Meilleures pratiques internationales pour renforcer l’intervention de la justice pénale face à la criminalité liée aux espèces sauvages en recourant à la législation nationale ;
9- Fonctionnement des réseaux criminels organisés et identification des chaines approvisionnement ;
10- Méthode de dissimilation de la contrebande par les réseaux criminels ;
11- Opération d’arrestation, application de la loi et coopération : comment diriger une opération d’infiltration intelligente ?
12- Principes d’enquête d’infiltration – les investigations sous couvertures : comment déjouer les criminels ?
13- La répression fondée sur le renseignement – source d’information ;
14- Etude de cas Guinéen – la répression fondée sur le renseignement : les premières arrestations en Guinée, comment les plus grands syndicats de l’ivoire en Afrique de l’Ouest ont été démantelé grâce aux enquêtes ;
15- Interrogatoire et établissement du dossier de l’affaire : l’arrestation est juste le début…
16- Rédaction du Procès-Verbal, classification de l’information, une bonne procédure en justice commence par un bon PV : Comment rédiger un rapport fiable ?
A ce jour, grâce à la volonté du Gouvernement Guinéen et à la fructueuse collaboration durant 10 ans entre WARA et les départements de la Justice, de la Sécurité, de l’Environnement, des Douanes, environ 250 trafiquants majeurs nationaux et internationaux ont été arrêtés, 2000 objets de contrebande confisqués, 2000 animaux vivants saisis et relâchés dans la nature. Environ 1500 fonctionnaires ont été formés pour accroitre la capacité nationale à traiter les cas de trafics d’espèces sauvages et de bois. Les acquis sont très importants, cependant des défis restent à relever dans ce combat sans fin.
Pour rappel, le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational et occupe le 4ème rang du commerce illicite dans le monde après celui de la drogue, du blanchiment et des êtres humains. Il amasse des bénéfices illicites au profit des réseaux criminels impliqués de 23 milliards de dollars chaque année. Il implique parfois des groupes armés terroristes, ce qui est une menace pour la sécurité, la stabilité et l’économie qui sont une préoccupation mondiale de nos jours.
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