La Justice de paix de Macenta au sud Guinée a tenu le mardi 27 septembre 2016 son audience correctionnelle sur le cas de braconnage d’espèce protégée avec des armes de guerre. Pokpa Soropogui écope d’un an de prison ferme, ses deux coauteurs sont condamnés par défaut à 5 ans de prison ferme ! Ils étaient poursuivis pour flagrant délit d’abattage d’éléphant, espèce intégralement protégée par la loi. Cette peine maximale a été obtenue grâce à la forte implication des autorités et de WARA.
Prenant la parole devant le juge, Pokpa Soropogui a reconnu tous les chefs d’accusation mis à sa charge et regrette le fait que son oncle, grand et célèbre braconnier, fut tué par cet éléphant lors de leur chasse. Ensemble ils seraient partis rencontrer Foromo et Mory Koivogui, braconniers de grande envergure de la localité de Zébéla, une sous-préfecture de Macenta. A l’en croire, cette rencontre s’inscrivait dans le cadre de la mise en place d’un arsenal de moyens et de stratégies pour répondre à la demande incessante des notables de Zébéla qui les sollicitait pour mettre hors d’état de nuire tous les éléphants autour de la localité. Trois des cinq notabilités de Zébéla convoquées par le parquet ont été entendu. Ils ont tous nié leur implication et rejettent en bloc les déclarations de Pokpa Soropogui.
Ziama est l’une des dernières forêts classées primaire du pays. Selon les dernières estimations de la WCF (Wild Chimpanzés Fundation) qui remontent en 2004, il restait environ 200 éléphants dans la zone qui sont de nos jours gravement menacés par le braconnage et le trafic d’ivoire. Les abattages sont fréquents, WARA veille désormais à ce que chaque braconnier et trafiquant soit fermement condamné pour créer un contexte dissuasif au abattage d’éléphant et au trafic de leurs ivoires.
Pour la répression, l’avocat de la partie civile contracté par WARA pour défendre le Ministère de l’Environnement, demande au juge d’appliquer la peine maximale à l’encontre de Pokpa Soropogui et la peine maximale par défaut aux deux autres coauteurs en cavale, Foromo Koivogui et de Mory Koivogui. Sur l’action civile, il a demandé le payement de 300.000.000 GNF à titre de dommages et intérêts à l’Etat.
Dans son délibéré, le juge audiencier a condamné Pokpa Soropogui à un an de prison ferme et a une amende de 150.000 GNF. Sur l’action civile, il le condamne au paiement d’une somme de 2.500.000 GNF à titre de dommage et intérêts à l’Etat. Quant aux deux autres coauteurs, ils écopent d’une condamnation maximale par défaut à 5 ans de prison ferme !
Cette forte décision de Justice a été salué partout et par tous.
L’ONG Faune et Flore Internationale (FFI) à travers son représentant légal M. Toupou Goéguai du côté de Macenta salut les efforts de tous : « Je dis un grand merci à toutes les autorités qui se sont impliquées pour l’aboutissement de ce grand résultat. » Pour moi, poursuit-il, c’est une réelle satisfaction, en infligeant la peine maximale aux braconniers cela va freiner le braconnage des éléphants ».
Barrêt Koivogui chef d’antenne du massif du Ziama déclare « l’avocat a défendu professionnellement l’Etat Guinéen. Cela a permis d’obtenir une peine maximale et ceci grâce avec l’appui du projet EAGLE-Guinée, une telle décision de justice va certainement réduire le taux d’abattage des éléphants et aussi permettre de démanteler leur réseau ».
Charlotte Houpline, fondatrice WARA affirme « C’est une bonne décision ! La peine maximale, c’est très bien ». Craignant la corruption et le laxisme de l’administration publique dans cette région, elle ajoute « Nous allons bien suivre jusqu’à ce qu’il rentre en prison. Je le dis par expérience dans cette région».
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