Dans le cadre de l’exécution du Projet d’opérationnalisation du corps des conservateurs de la nature (POCCN), financé par l’Union Européenne et exécuté par l’UNOPS dans son volet formation, une mission de formation assurée par WARA et son projet EAGLE-Guinée s’est rendue respectivement sur le site de Sidakôrô les 22 et 23 mai à Faranah et les 26 et 27 mai 2015 dans la forêt classée de Ziamah à Macenta, une ville située au sud de la Guinée.
Objectif : outiller les conservateurs de la nature en technique de rédaction des procès-verbaux en matière du suivi des cas de crime faunique en Guinée.
Le 22 mai 2015, la première journée de la séance de formation commence dans base vie du PNHN à Sidakôrô située à une dizaine de kilomètres de Faranah où 17 conservateurs de la nature avaient pris part.
A l’entame des séances de formation, Saidou Barry, formateur et coordinateur du projet EAGLE-Guinée prendra la parole. Dans ses interventions, il passera en revue la genèse de l’ONG WARA qui pilote le projet en matière de lutte contre la criminalité faunique. Le projet évolue depuis un certain temps en République de Guinée, et vient en appoint au ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts en collaboration avec le département de la Justice et de celui de la Sécurité pour mettre en application la loi faunique.
Car selon lui, le laxisme de l’Etat dans ce domaine a conduit à la suspension de la Guinée en 2013 par la convention internationale sur le commerce des espèces sauvages et de la flore menacée d’extinction (CITES). Aussi, il a souligné les méfaits de la corruption parmi les conservateurs censés protéger la biodiversité.
Ainsi, pour mieux faire comprendre les objectifs et les différentes opérations du projet depuis son lancement, le formateur utilise une projection d’images portant sur l’éthique et la déontologie du métier de conservateur dans leur rôle.
Revenant sur la convention de la CITES, le communicant précise que la suspension de la Guinée résulte du niveau élevé de la criminalité faunique au cours de la dernière décennie. Et que selon lui, la corruption ayant entraînée la livraison de faux permis et de falsification de papiers facilitant le trafic à l’échelle continentale et internationale seraient l’une des raisons de cette décision commune des Etats membres de la Convention.
S’agissant des infractions et pénalités prévues par le code pénale et le code de protection de la faune sauvage et règlementation de la chasse, c’est le second intervenant Sékou Castro Kourouma du département juridique du projet qui présente le sujet. Tout au long de ses communications, il mettra un accent particulier sur la loi L/038/AN du 9 décembre 1997.
En faisant un aperçu général sur le code de protection de la faune et de la réglementation de la chasse, le juriste a amené les participants à un rappel sur la protection des milieux naturels, les activités autorisées et prohibées, les dérogations et sur les permis de chasse et autres activités y afférentes.
Au menu de la seconde journée du 23 mai 2015, dernier virage des séances d’activités à Faranah, le spécialiste des questions juridiques de WARA poursuivra sa prestation sur l’essentiel de la procédure pénale, la technique d’élaboration et de rédaction de procès-verbaux, les techniques d’évaluation des dommages et intérêts pour réparation du préjudice subi lors de commission d’une infraction.
Pour clore, une série d’exercices a été faite par le coordinateur afin de s’assurer du niveau de compréhension et des acquis des participants sur les modules enseignés.
Poursuivant son chronogramme de formation, l’équipe WARA atterrie sur le sol de la région forestière et dès le 26 mai 2015, elle offrira son expertise aux 18 conservateurs rassemblés dans la forêt classée de Ziamah dans la préfecture de Macenta, au sud de la Guinée. Cette première journée à l’image de celle de Faranah sera totalement marquée par la reprise des mêmes modules.
A la fin de la journée du 27 mai 2015 qui met fin à l’atelier de formation, les formateurs sont de coutume passés par des activités d’exercice pour mesurer le niveau d’assimilation et de compréhension des différents contenus de la formation. A ce niveau, une forte implication et des d’échange fructueux ont été constatés par les formateurs. Quant aux participants, ils se disent prêts à faire la restitution de cette formation dans leurs différentes zones de service en vue de gagner le pari de la lutte contre la criminalité faunique et la corruption.
Les autorités guinéennes avec l’appui des partenaires et du soutien de WARA, s’engagent à mettre un terme à la criminalité faunique et la corruption dans le milieu environnemental en initiant de telle formation pour le renforcement des capacités des conservateurs de la nature.
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