Le jeudi 28 novembre, un trafiquant a été arrêté en possession de 43 objets en ivoire grâce à l’appui du GALF.
L’opération a été menée par INTERPOL, le Ministère de l’Environnement et le projet GALF à l’hôtel Bleu Beach de Nongo, commune de Ratoma. Mamadou Kaba, âgé de 55 ans, a été interpellé en flagrant délit de détention, de circulation et de vente d’ivoire, principalement des bijoux. Il a été déféré le lendemain devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn et mis sous mandat de dépôt en attendant son jugement qui devrait débuter le 10 décembre.
Bien connecté à l’international, très professionnel et suspicieux, il avait échappé à une première tentative d’arrestation deux jours plus tôt. Kaba fait partit d’un réseau international et importe son ivoire du Bénin par l’intermédiaire d’autres trafiquants guinéens implantés à Cotonou. L’investigation menée par GALF sur ces activités a permis de comprendre les nouveaux modes opératoires utilisés par les réseaux guinéens pour éviter les arrestations et confiscation. Il a décrit exactement dans quelles circonstances ses complices impliqués dans le trafic d’ivoire ont été arrêtés en 2012 lors de nos opérations. Il a également expliqué comment le processus l’application de la loi, initié grâce à l’appui du GALF depuis deux ans, est devenu un obstacle sérieux au trafic d’ivoire en Guinée.
Passage d’un enregistrement :
« C’est à l’heure-là seulement que le marché est devenue lent, sinon avant on faisait sans problème ! »
« C’est à cause de l’INTERPOL, la police internationale, ils se promènent un peu partout, ils ont le droit d’attraper les gens parce que c’est interdit ! y a des blancs, des français, des américains, des allemands, ils sont nombreux ! »
« Et puis le Gouvernement ne dit rien, personne ne va parler par ce que c’est interdit ! »
« J’ai des amis ici à Camayenne ils ont perdu combien de million avec INTERPOL l’année passée !!! Et puis ils ont fait 4 mois de prison !! »
« C’est à cause de ça qu’on ne revend pas, maintenant on a peur, mais y’a l’argent c’est comme la drogue ou le diamant ! »
Les éléphants sont intégralement protégées en Guinée, leur abattage ainsi que la détention, la commercialisation, l’importation et l’exportation de l’ivoire est interdite par la loi L 97/038/An du 9 décembre 1997et peut donner lieu à des peines de 3 mois à 1 an de prison.
Depuis quelques années, les massacres d’éléphants se sont intensifiés de façon spectaculaire, ils se font à grande échelle, à un rythme sans précédent et avec des méthodes de plus en plus sophistiquées.
Rappelons que 96 éléphants sont tués chaque jour en Afrique, ce qui représente 30 000 éléphants tués par an, uniquement pour leur ivoire. La demande asiatique, moteur du trafic d’ivoire international, est la cause directe de la chute massive des populations d’éléphants partout en Afrique.
Non seulement l’éléphant est littéralement en train de disparaitre sous nos yeux mais en plus l’explosion du trafic a des conséquences collatérales importantes, il porte atteinte à la stabilité et la sécurité des États car les braconniers ont des puissances de feu de plus en plus importantes et parce que ce trafic est lié au terrorisme, il met en péril les écosystèmes et la survie des personnes qui en dépendent, et a également un impact sur l’économie du tourisme en Afrique. Le trafic de la faune est un problème de conservation, un problème économique, un problème de santé et un problème de sécurité.
Mamadou KABA arrêté le 28 novembre lors d’une opération conjointe d’Interpol, l’Environnement et GALF.
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